Vivre en tant que touriste à Medellín signifie souvent séjourner dans El Poblado, le quartier le plus populaire de la ville. Cette fois, j'ai exploré plus au nord et découvert un tout autre aspect de la vie. À El Poblado, chaque coin respire le charme avec ses cafés chics, des serveurs amicaux affichant de larges sourires, et des habitants élégants flânant tranquillement.

Les bars sont animés, et bien que les prix soient adaptés aux étrangers, ils restent surprenamment abordables. C'est comme entrer dans un paradis où la beauté, la prospérité, le raffinement, la paix, la sécurité, l'élégance et la vitalité coexistent harmonieusement. Les jours s'écoulent ici de manière décontractée : petit-déjeuner sous un ciel ensoleillé, déjeuner dans des lieux vibrants, soirées remplies de fêtes et de rendez-vous romantiques.

Pourtant, juste au-delà de cette bulle idyllique se trouve une autre réalité—brutale et sans fard. Sortez d'El Poblado, et la pauvreté devient impossible à ignorer. Des personnes sans-abri dorment sur les trottoirs, des handicapés s'appuient sur des béquilles, silencieusement en quête d'aide, tandis que des mères célibataires luttent pour nourrir leurs enfants malgré les adversités.

Adieu les avenues ombragées ; vous rencontrez maintenant des maisons modestes et des magasins simples, privés de prétention. Ici, la vie tourne autour de la survie—le trafic est urgent, et la dignité cède le pas à la nécessité. Voici la vérité nue de l'existence, dépouillée de toute illusion.

Les étrangers affluent ici non seulement pour des vacances, mais aussi pour s'immerger dans des expériences inaccessibles dans leur propre vie, utilisant leur monnaie pour ouvrir des portes autrement fermées. Mais cette apparente prospérité a un coût—it révèle à quel point ces commodités sont éphémères. En y réfléchissant, j'ai compris pourquoi l'Europe m'a toujours tiré les tripes.

Ses siècles de richesse ont tissé un tapis de stabilité et de confiance, créant une sensation de sécurité durable. Après avoir quitté Medellín, d'autres endroits semblaient ternes par comparaison, plus sombres peut-être.

Cette sensation résonne profondément en moi, comme une nostalgie pour un ancien amour qui m'avait comblé d'abondance et d'affection. Rencontrer quelque chose d'aussi rare et précieux m'a fait sentir comme si j'avais gagné la loterie de la vie—but perdre cela a laissé une douleur persistante pendant des années de désir. Mes yeux s'étaient habitués à l'obscurité jusqu'à ce que la lumière réapparaisse brièvement. Et lorsque j'ai finalement appris à m'adapter à sa brillance, elle s'est évanouie à nouveau, laissant derrière elle un désir pour ce qui ne reviendra peut-être jamais.
Aujourd'hui, une révélation soudaine m'a frappé : c'est une immense erreur cognitive. Comme l'a dit un cher ami, le monde ressemble beaucoup au ciel nocturne—l'obscurité est son état naturel, mais nous devons toujours nous concentrer sur les étoiles. Nous devons utiliser nos capacités pour poursuivre la lumière et permettre à cette lumière de résider en nous, transformant ainsi notre être en phares d'illumination.
Nous ne pouvons pas supposer que des moments éphémères de bonheur, des amours sporadiques ou la prospérité d'un petit coin de vie soient la norme. Au contraire, nous devrions considérer l'indifférence, l'obscurité, la médiocrité, la monotonie et la morosité comme le fondement de l'existence. Lorsque nous rencontrons quelque chose de pire, laissons-le partir. Mais lorsque nous tombons sur la beauté, chérissons-la, tout en nous rappelant son caractère éphémère.
De cette manière, nous pouvons ressentir de la gratitude pour le beau sans laisser notre désir de permanence nous causer de la douleur. Cette approche nous aide à nous détacher de la beauté extérieure et à puiser dans la lumière intérieure que nous avons cultivée pour créer, inspirer et bâtir—plutôt que de chercher indéfiniment, car les chances de trouver une telle beauté sont rares et éphémères.
Alors, comment créons-nous et bâtissons-nous plutôt que de demander ? — Limité par le nombre de mots, la réponse se trouve dans les commentaires.